L'école de Cham Resh en pleine brousse du Cambodge
"Nous promettons d'étudier ! Nous promettons d'étudier fort !
Nous promettons d'être de bons enfants ! Nous promettons d'être de bons élèves !
Nous promettons d'être de bonnes personnes ! "
C'est avec force et détermination, le poing levé et à l'unisson, que ces 110 beaux enfants de l'école de brousse de Cham Resh ont juré de faire de leur mieux. Ce lieu perdu est situé à 70 kilomètres de Siem Reap.
Avec Pov (étudiant en Médecine), Amra, Phath et Kdei de l'hôpital, nous nous y rendons en empruntant des chemins destinés aux vaches et aux buffles. L'Hôpital pour Enfants d'Angkor (AHC) y a développé un programme de construction de 18 puits, d'éducation familiale, d'hygiène et de prévention des maladies.
Lors d'une visite précédente au village, j'avais remarqué le très grand dénuement de l'école : absence de plancher, de chaussures, de cahiers et de crayons. Chaque élève n'avait qu'une petite ardoise pour écrire.
Certains enfants souffraient également de dermatites.
J'avais donc décidé de retourner sur place apporter un peu de matériel pour l'école et des sandales pour les enfants. Quand aux médicaments, j'essaierai de sensibiliser les personnes ressources concernées. Le problème, c'est le manque d'argent et de personnel pour répondre à tous les besoins des personnes démunies du pays qui se comptent par milliers.
Tous les enfants de l'école, de 2ie, 3ie et 4 ie année nous attendaient. Pas de première année car seulement 7 enfants sont candidats. Pour ce qui est de la 5ie, il faut avoir de la famille dans un plus grand village éloigné pour aller y continuer ses études. Autrement, ça s'arrête là.
Sandales, cahiers et crayons ne seront pas un luxe.
Grâce à la générosité des Québécois et des Français qui soutiennent financièrement mes projets humanitaires, nous distribuons aux 110 enfants: une paire de sandales à leur pointure, des cahiers, des crayons, des réglettes, des aiguisoirs à crayons et des friandises.
Les enfants chaussés de bleu et maintenant bien outillés pour travailler en classe sont plein d'énergie.
Ils veulent vite retourner en classe pour utiliser leur nouveaux outils.
C'est la fête ! Les enfants sont pleins de GRATITUDE!
Et à l'extérieur, la vie continue.
Ces enfants étaient absents lors du décompte des professeurs il y a dix jours pour établir la pointure des sandales. À cause de cela, on a également manqué de matériel scolaire. J'irai donc de nouveau au marché pour acheter ce qui manque.
Depuis qu'on a creusé des puits, ces enfants ont accès à de l'eau bien meilleure que celle des étangs stagnants où ils avaient l'habitude de s'alimenter. Ils doivent maintenant apprendre à la faire bouillir. Le surplus d'eau sera utilisé pour le jardin.
Malgré son handicap, ce jeune garçon nous offre un sourire. Le bonheur d'un copain, la joie d'une friandise! Quel bel enseignement de courage et de générosité.
Cette grand-maman pleine de sagesse nous offre la même candeur que cet enfant heureux du véhicule que lui a fabriqué avec amour et ingéniosité son papa en recyclant une bouteille plastique et les restants d'une vieille sandale.
C'est maintenant le temps d'aller faire cuire, dans des feuilles de bananier, cette délicieuse préparation de porc, de noix de coco, de fèves et de riz assaisonné aux herbes.
Pour le dessert, on remplacera le porc, les fèves et les assaisonnements par des bananes et du sucre de palme tout simplement.
Chaque hiver abrite en son cœur
un printemps qui frissonne
et derrière le voile de chaque nuit
se profile une aube souriante.
Khalil Gibran
Merci à Kdei (debout derrière), Pov (en bleu), Phath (au centre) et Amra pour cette merveilleuse journée.
Mission accomplie! C'est l'heure du riz et du thé.