14 janvier 2007
Le mariage au LAOS chez les Lao Lums
La fin du célibat, au Laos, correspond à la fin du carême bouddhiste. On se marie du début octobre à la fin mai .
Après de sérieuses fréquentations où, l’amour, l’avenir financier et la famille à fonder auront été sérieusement discutés, ce sera la demande en mariage. Le jeune homme invitera ses parents à rencontrer ses futurs beaux parents afin qu’eux et les aînés des deux familles soient d’accord pour cette union et sur le montant à verser pour la sinsord (dote) aux parents de la jeune fille le jour du mariage. Étant venus à un accord, ils discuteront ensuite de l’organisation et de la date précise (on consultera les bonzes et les vieux du village pour obtenir la date la plus favorable qui ne devra être ni un mardi ni un jeudi) de la cérémonie . On fera imprimer de nombreuses cartes d’invitation qui seront distribuées avec l’attente d’une présence et d’un cadeau en argent.
Quelques jours avant le mariage, la famille et des amis se réuniront chez les fiancés pour les supporter dans leur projet d’union. Tous ces gens profiteront de cette rencontre festive pour aider à la préparation de la nourriture et la décoration des lieux.
La tradition veut que le mariage soit célébré chez les parents de la mariée.
Après s’être vêtu du costume traditionnel, chacun des futurs mariés prendra le temps de demander pardon à ses parents et à ses proches pour les fautes commises à leur égard tout au long de sa courte existence.
Le marié se dirigera vers la résidence de ses beaux-parents en compagnie de ses parents et de ses amis. Il transportera avec lui des bougies et des fleurs, pour la cérémonie, enveloppées dans une feuille de bananier. Il portera aussi une épée en argent.
Pour franchir la barrière créée par la belle famille au moyen de ceinturons d’or et d’argent pour bloquer l’entrée de la maison, le futur marié retenu par ses amis masculins devra s’en séparer énergiquement pour ensuite remettre l’enveloppe contenant la dote promise. Il entrera ensuite, se déchaussera et posera ses pieds sur de grandes feuilles de bananier. Les jeunes sœurs ou cousines de la future mariée lui laveront alors les pieds avec de l’eau parfumée en signe de purification et de rite de passage vers une nouvelle vie à deux. Les deux familles compteront ensuite l’argent de la dote.Le compte y étant,, la mère conduira alors sa fille dans la pièce où se déroulera la cérémonie du Baçi.
Cette cérémonie, présidée par le chef du village et souvent par un aîné ayant déjà été bonze consiste en une série de prières récitées surtout par les aînés appelant les 32 énergies intérieures (masculines et féminines) à s’harmoniser afin de créer le succès et la chance pour les nouveaux époux. Différents rituels sont faits avec l’eau, les bougies, les œufs, l’alcool, les ficelles et le partage de la nourriture. On demande pardon pour ses erreurs de jeunesse, on se purifie avec l’eau de pluie, on appelle les esprits avec la flamme, on prie ensemble, les époux partagent un œuf cuit dur et le laolao (alcool de riz local) avec la promesse de veiller l’un sur l’autre. Enfin, les ficelles les lient ensemble et à la communauté. On procède ensuite à la pose des ficelles aux nouveaux mariés par les aînés et la famille avec des vœux de bonheur et de prospérité.
Les nouveaux mariés quitteront la pièce les bras remplis de ficelles. Ils se dirigeront vers la chambre à coucher où se déroulera la première nuit de noces. Les femmes de a famille les accompagneront dont les 2 belles mères. Les époux s’installeront sur le lit à la tête duquel on aura posé les fleurs du Baçi. Les belles mères distribueront des billets de banque laos, thaïlandais et américains sur le lit pour appeler l’abondance.
Commenceront alors les photos de famille sur le lit.
Le tout se terminera par un excellent repas arrosé de bière locale et de laolao. Les tables seront installées dans la rue, à l’intérieur et derrière la maison pour accommoder tous les invités.
Dans ce mariage, le tout s’est mal terminé puisque le marié est allé dormir seul très tôt se disant épuisé par toutes ces célébrations. La mariée était seule pour danser.
Le lendemain, alors que je lui offrais 100 photos prises à son mariage, la mariée les refusa affirmant qu’elle regrettait déjà cette journée qu’elle voulait vite oublier.
De toute cette expérience, je retiens qu’on ne doit rien prendre pour acquis.Aujourd’hui c’est le présent et demain c’est l’inconnu. On a malheureusement perdu le sens du rituel qui nous ramène au sacré et à notre composante mystique intérieure. Le silence, la prière et la méditation sont des ressources vitales de pleine réalisation, de plénitude, de vision claire et de bonheur
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