21 décembre 2006
Le "Non Là", chapeau cônique vietnamien
Petites vendeuses de "pho" sur le trottoir, paysannes des rizières accroupies dans les champs, jeunes filles offrant leurs produits sur la rue,...toutes arborent avec élégance et dignité le fameux chapeau cônique, emblème du peuple vietnamien.
Rond, d'une circonférence d'environ un mètre vingt, fixé au menton par une mentonnière en raphia, ou en soie de couleur, il est appelé "Non Là" ce qui signifie "chapeau de feuilles".
Parfaitement adaptés au climat tropical, ses larges bords protègent aussi bien des rayons intenses du soleil de la saison sèche, que des pluies dilluviennes de la mousson.
"Mince comme le papier, léger comme le vol d'une hirondelle", son cône assure une parfaite ventillation du crâne. Il est omniprésent au Vietnam et il remplit plusieurs fonctions : toiture individuelle pour les vendeurs ambulants, panier ou éventail pour les femmes revenant du marché ou encore flotteur pour garder les vêtements au sec quand on traverse une rivière à la nage.
Peu onéreux, résistant et utile, il est porté éculé ou subtilement noué. Il unifie toutes les classes sociales.
Le chapeau cônique se retrouve dans la culture très populaire de la déesse mère Tho Mau. Cette dévotion ancestrale se pratique dans de nombreux lieux de culte dont les autels sont coiffés de chapeaux côniques multicolores faisant office d'ex-voto remerciant pour un voeux exaucé.
Même si la casquette et le chapeau de coton tendent aujourd'hui à vouloir le remplacer, le chapeau cônique subsistera car il se maintient dans les arts, la peinture, la photographie et les représentations théâtrales ou folkloriques. Pour le Vietnamiens c'est un rappel de leur identité dont ils sont tellement fiers et qu'ils ont su défendre courageusement.
Inspiré d'un article de Marie Odile BOYER
À travers les âges et dans toutes les cultures, le chapeau a toujours été un signe d'identité ou d'appartenance. Une personne, un peuple, une nation ont besoin de se sentir liées entre elles. On veut être fier de ses racines et origines et pouvoir publiquement en témoigner. C'est ce qu'on appelle un signe distinctif unique à l'image de l'être humain : UN, LIBRE et RESPONSABLE. Chaque homme a besoin de se sentir unique en même temps que relié. Alors toute comparaison avec les autres devient futile et inappropiée. C'est la finalité du processus d'individuation tel que décrit par Carl C. Jung : l'humain qui se retrouve profondément au delà de toute image ou de tout personnage extérieur superficiel l'éloignant de son essence.
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